Le non-cumul des mandats d’élus de la république est un vieux serpent de mer politique. Quand j’ai rejoins le PS en 2006, après avoir soutenu Ségolène au sein de « Désir d’avenir » , c’était déjà une proposition majeure de la motion E (L’espoir à gauche). En octobre 2009 les militants de sont prononcés à une large majorité pour l’interdiction des cumuls et, entre autres 11 propositions, pour les primaires.
La nouvelle Direction du PS, issue du très contesté congrès de Reims, n’a pu qu’acter cette modification essentielle et, dans l’objectif des législatives de 2012, tous les candidats potentiels aux responsabilités de députés se sont engagés par écrit à abandonner leurs autres mandats (généralement locaux) au plus tard le 30 septembre 2012.
L’élection législative a porté à l’assemblée nationale 297 députés assurant de ce fait une majorité absolue du PS (hors « partenaires » de gauche) la seconde depuis 1981.
Si l’on considère que les adhérents au PS sont actuellement environ 160 000 (en chute libre depuis 2007), les candidats finalement retenus par les militants l’ont été chacun par approximativement 250 votes en moyenne avant de se présenter devant les citoyens électeurs. Ce qui n’est déjà pas un exemple de démocratie représentative…
Mais qu’au 1er octobre 223 députés aient conservés la totalité de leurs mandats est un scandale.
Les raisons évoquées par chacun des concernés sont pure fantaisie. La vérité évidente est que quand le gouvernement issu de ces mêmes élus taxe les citoyens de 20 milliards supplémentaires au nom d’une « rigueur » pudiquement et hypocritement appelé « justice fiscale » les mêmes voient leurs frais de représentation (incontrôlés) diminuer de 10% ce qui leur laisse néanmoins 22 000 euros/mois d’indemnité (hors cumuls) ce que beaucoup de français ne gagnent pas en un an…
Après les beaux discours sur la nécessaire « parlementarisation » de la vie politique et l’intérêt des projets de lois issus de l’assemblée laissent sceptiques.
On ne voit pas très bien comment 220 députés absorbés par leurs présidence de conseil général ou de maire vont pouvoir consacrer le temps nécessaire à l’étude de projets gouvernementaux aussi divers que les traités infra-européens, les positions géopolitiques françaises ou les mesures de régulation de la finance internationale …Pour la plupart ils ne viendront à l’AN que pour faire acte de présence, voter en bon godillot et ne pas oublier de passer à la soupe !